L'arceau illuminé, Paris, 2008.
Arceau
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PLANSITE--------SITEMAP----

 

Allez, vous êtes déjà en train de penser que le webmestre va encore vous emmerder avec une photo formelle : de l'abstraction sur papier glacé qui dérange vos chaleurs humanistes porteuses de ces concepts stupides et surannés que sont la bonté humaine, la justice terrestre, la solidarité des individus et la fraternité des peuples. Vous n'êtes, somme toute, que de pauvres scientistes, prétendument laïques, qui se contentent de répéter les anciennes bondieuseries judéo chrétiennes par l'entremise des sciences molles, qui, de par leur nature, sont capables de tout recycler.
Non point qu'il soit ici question de sentiment ou de théorie, mais d'une simple réalité matérielle que vos mécanismes perceptifs ne sont déjà pas capables d'appréhender de manière juste. Car ce n'est pas la courbe jaune, barrée en son centre d'une croix bleue, elle même surmontée d'une anse blanche, qui va ici nous intéresser. Bien qu'il soit possible de se laisser prendre à ce jeu formel, en cet instant, l'architecture graphique de l'image n'était pas l'objet de la photographie.
Vous n'êtes pas sans avoir remarqué que l'arceau métallique semblait être pris dans un halo lumineux. Nous pourrions avoir là une trouée dans l'environnement urbain qui encerclerait d'un ovale lumineux cet ensemble graphique. Il n'en est pourtant rien. Le soleil était situé en mon avant et seul son reflet sur des surfaces vitrées situées dans le hors-champ arrière gauche du photographe ont pu vous laisser croire à un foyer lumineux contraire. Ainsi, ici, la plupart des plans sont inversés et les échelonnements contraires à la réalité du moment.
Au royaume des aveugles, les borgnes étant rois ne venez donc pas me parler de formalisme. Nous avons ici une contiguïté équivoque : l'ombre qui entre en contact avec le sol ne rend pas compte de l'emplacement de l'astre lumineux mais d'une déviation de ses rayons par le jeu d'un reflet vitré artificiel. C'est ainsi que la réalité graphique de l'image vient se superposer et va même jusqu'à prendre la place de la réalité matérielle de la situation spatiale réelle. Nous sommes dans la perception, la perception faussée de ce que nous croyons être la réalité.

 

 

 

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