École de Deogârh, gouache sur
Ecole de Deogarh, gouache sur papier, vers 1790.
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PLANSITE-------SITEMAP---


En cette miniature d'une autre école régionale, un faux recouvrement vient perturber les échelonnements respectifs du cheval et des serviteurs. Les pieds des serviteurs sont alignés sur une horizontale imaginaire, qui, par sa hauteur dans la miniature, indique clairement leur position au premier plan. Bien que l'étagement des sabots place l'animal au deuxième plan, le cheval masque le corps d'un serviteur et la jambe de l'autre.
Pourtant, même ce faux recouvrement est illogique dans son mode opératoire. Le corps du serviteur situé en avant devrait, lui-aussi, être masqué. Cette articulation insensée de faux recouvrements conduit à des torsions : torsion du serviteur qui semble passer sous le ventre du cheval ou du cheval qui paraît se courber afin de s'immiscer entre les deux personnages.
Au-delà de l'hypothèse habituelle et convenue de la maladresse, nous pouvons pourtant trouver un motif à l'incohérence de ces recouvrements. Cette position, qui recouvre faussement l'un des personnages sans recouvrir l'autre de la même manière, pourrait indiquer le trajet oblique que le faucon aura à suivre afin d'atteindre les oiseaux qui passent dans le ciel. Dans ce dessin aux profils affirmés, oublieux des vues de trois-quart, ce faux recouvrement complexe était peut être le seul moyen accessible à l'artiste pour nous signifier une trajectoire que la frontalité des plans lui interdisait de représenter.

 

RÉFÉRENCES
Ajit Singh, rajah de Jodhpur, Manmohan, Deogârh, vers 1790, Collection Oscar Leneman.

REPRODUIT DANS
Dieux, tigres et amours, Collection d'Oscar Leneman, texte de Patrick Carré, Éditions du Seuil, Paris, 1993, ISBN 2-02-019881-9. (voir page 21).

 

 

 

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