École d'Hyderabad, gouache sur papier,
Ecole d'Hyderabad, gouache sur papier, 16,3x11,1 cm, vers 1750.
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PLANSITE-------SITEMAP---


Cette femme adossée à un arbre, dont elle tient une des branches, est un thème classique de la peinture indienne. Mais ce qui nous intéresse ici n'est pas tant le contenu des pensées mélancoliques de cette jeune indienne, que le rapport saugrenu qu'elle entretient avec l'arbre. Nous retrouvons en effet le faux recouvrement de la miniature précédente. Le personnage féminin pourrait très bien tenir une branche de l'arbre auquel il s'adosse, si le tronc n'avouait, en sortant de la miniature par la base, qu'il se situait au premier plan, bien en avant de ce corps pensif. Nous ignorons en fait l'emplacement exact de l'arbre, puisque sa base est située dans le hors-champ de l'image. Pourtant, quoiqu'incertaine, cette situation n'en suffit pas moins amplement à créer une superposition inversée.

Afin de revenir à une représentation acceptable de l'espace, deux possibilités s'offrent à nous. La première inverserait tout d'abord le recouvrement de la robe et du tronc. Mais cela ne suffirait pas. Encore faudrait-il que cette jeune femme consente à tenir, de préférence de la main droite, une des branches les plus éloignées du feuillage. En cela, nous procédons à la même opération qui nous permet de rendre une superposition inversée, comme l'Enseigne de William Hogarth (ci-dessous à gauche), possible. Ainsi, à suivre la méthode de l'inversion du recouvrement, les trois éléments de cette construction dans l'espace (la femme, le tronc et le feuillage) retrouveront un échelonnement normal.


"Enseigne", détail d'une gravure de William Hogarth, 1754.Figure impossible : "Tripoutre de Draper", superposition inversée.
 

La seconde méthode ne peut en revanche être appliquée aux superpositions inversées connues (comme la Tripoutre inversée, ci-dessus à droite), qui se dispensent en général de la réprésentation du sol. Car, non contente de s'attaquer au recouvrement des formes, cette miniature remet aussi en cause leur étagement. Il suffirait alors de remonter la base du tronc au niveau du talon posé au sol, pour que le recouvrement actuel soit acceptable. En alignant, ces deux éléments (le pied et la base du tronc) sur une même horizontale imaginaire, l'étagement nous signifie qu'ils sont situés à une même distance dans la profondeur de l'espace, à l'intérieur d'un même plan. Le pan de la robe qui s'envole peut alors recouvrir une partie du tronc de l'arbre, tandis que la main en saisit une des branches.

 

 

 

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