|
|||||||||
Sur un rocher bleu situé en face des îles Sanguinaires, au pied de la tour génoise, coule un filet blanc de pierre dure. Vous pourriez penser que la nature connaît ici son grand constructeur, celui qui, sur un support difforme a pu, de sa main levée descendue du ciel, tracer cette ligne d'une verticalité et d'une continuité que le désordre du monde méconnaît.
D'un point de vue unique et précis, la strate blanche apparaît comme étant verticale et quasi rectiligne, alors que le moindre déplacement révèle sa nature courbe, ondulée, cassée, brisée et, en cela, fourbe. L'alignement vertical n'est qu'un moment particulier et dévié de notre perception du monde : car ce tracé blanc ne peut apparaître rectiligne que sous un angle de vision rare et exceptionnel. Pourtant, tous deux, géologue et plasticien, se rejoindront sur le fait que nous avons là deux états du mondes : de lave, de pierre fondue et de plissements pour l'un et de points de vue, de déplacements et de perceptions successives pour l'autre.
RETOUR AU SOMMAIRE |
|||||||||