Cézanne à Aix, Aix en
"Obliques d'Aix", photo avec alignement parallèle.
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PLANSITE--------SITEMAP----

 

Des obliques, encore des obliques, toujours des obliques. Mais c'est que les obliques sont capables de tout, qui refusent tout autant la verticalité de l'homme que l'horizontalité du monde : en un mot, ce sont les lignes les plus ambiguës qui soient.
Ici, à la différence du balcon havrais précédent, qui utilisait un parallélisme illusoire pour poser sur un même plan les orientations divergentes de deux obliques, les corniches de ces deux bâtiments sont vraiment parallèles et suivent une trajectoire identique : celle de la rue que ces immeubles bordent. Qu'en est-il alors d'une quelconque illusion ? C'est que le parallélisme semble maintenant placer à une même distance des éléments qui s'échelonnent dans l'espace. Car, à observer la taille des fenêtres, des tuiles et de l'appareillage des murs, nous percevons bien la différence d'échelonnement de ces bâtiments dans l'espace. Pourtant, ces deux bâtisses distantes se trouvent rapprochées, réunies, rassemblées en raison du parallélisme, cette fois normal, de deux obliques.
C'est encore une fois à la loi de similarité, héritée de la théorie de la
Gestalt, que nous sommes redevables de cette situation. Cette loi d'organisation de la perception joue son rôle habituel : elle réunit des éléments épars et divers en vertu d'une quelconque similarité, que cette dernière soit de forme, d'orientation, de couleur... Mais ici, la similarité des trajectoires obliques n'aboutit plus au même résultat, en ce qu'elle ne travaille plus tant l'orientation que l'échelonnement des formes. La proximité géométrique des corniches à la surface de la photographie induit une illusoire proximité spatiale dans la représentation que nous nous faisons du réel ainsi représenté. C'est en cela que les obliques sont les lignes qui prêtent le plus le flanc à l'illusion. Bien que les horizontales et les verticales puissent tout autant qu'elles jouer de l'orientation ou de l'échelonnement, leur inclinaison native, qui n'est pas sans évoquer les lignes fuyantes de la perspective, prédispose le regardeur à l'indécision des orientations. Ce qui, comme nous venons de le voir, n'est pas du tout le cas de l'image présentée ici.

 

 

 

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