Jeune-Vieille synagogue, Prague, 2007.
Synagogue de Prague, 2.
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PLANSITE--------SITEMAP----

 

DÉBUT DES PHOTOS AVEC DES OMBRES QUI APPROFONDISSENT

La synagogue Vieille-nouvelle sise à Prague présente un élément architectural intéressant qui pourra intéresser quelques illuminés de la perception visuelle. Passant le long de son chevet plat, par un jour printanier ensoleillé, votre oeil pourrait être attiré par des rectangles métalliques semblant surgir de la maçonnerie de l'édifice. Mais, parisien aguerri, vous supposeriez, non sans raison, que ces rectangles de métal ne sont que les échelons d'une rustique échelle permettant d'accéder à la porte située au dessus de l'entablement d'ailleurs interrompu. Si ce n'est qu'en parisien toujours aguerri, vous savez bien que les deux cotés des échelons viennent habituellement s'enchâsser dans la pignon, formant ainsi au mieux un U horizontal plutôt qu'un rectangle métallique, dont on se demande, à juste titre, ce qui pourrait bien le faire tenir.
En fait, nous avons bien là les échelons parisiens, qui, en raison de l'ombre qu'ils portent sur le mur, semblent se clore sur eux-mêmes. Ainsi, seule la moitié du graphisme de ces rectangles est de métal, l'autre moitié étant une ombre fugace, mouvante et passagère. Ce que nous prenions pour des rectangles, ne sont donc que des U que l'ombre vient redoubler et fermer. Mais que l'ombre vient redoubler sous ce point de vue bien unique et précis. Un pas à gauche ou droite et vous n'auriez plus cette fiction de rectangles fichés dans la maçonnerie ou de parallélogrammes plaqués sur le mur. C'est ainsi que nous avons à cet endroit là un alignement du plus bel équivoque qui veut que l'ombre des cotés de chaque échelon semble prolonger exactement leur direction et leur orientation dans l'espace.

Pourtant, tout n'est pas si simple, puisque poursuivant notre déambulation sur le trottoir ensoleillé, nous pourrions être une nouvelle fois arrêté dans notre progression par un autre point de vue qui donne lieu à ambiguïté. Ainsi, avec la photographie présentée ci-dessous, nous croyons voir une succession de flèches qui, disposées à la verticale, semblent nous indiquer la direction à suivre. Cette nouvelle forme est bien évidemment tout aussi illusoire que le rectangle précédent. Nous avons toujours une moitié de métal associée à sa part d'ombre. C'est ainsi qu'un même élément peut, sous des points de vue différents, présenter des ambiguïtés successives et différentes. Nul n'a jamais prétendu ici qu'un élément n'avait droit qu'à une seule perception équivoque de sa forme. Nous verrons même que certains volumes simples possèdent un nombre presque indécent de points de vue ambigus.

 

Synagogue de Prague, 1.

Mais, bien qu'utilisant les mêmes éléments du réel et profitant toujours des ombres portées par le soleil sur un mur, cette nouvelle et incertaine vision d'un même objet ne relève pas d'un même mécanisme plastique. Car, nul alignement ne vient ici ordonner le long d'une même trajectoire deux directions contraires, celle du barreau et celle de son ombre. Ces flèches illusoires tracent en fait l'esquisse d'une forme qui n'a plus rien à voir avec l'objet de départ. Et si les relations spatiales sont toujours remises en cause (la flèche représente un tracé illusoire plat alors que le barreau et son ombre formaient un parallélogramme fiché contre le mur), la problématique spatiale diffère notablement. Tandis que la première photo du barreau approfondissait l'espace (un barreau deux fois plus profond qu'il n'est en réalité), cette nouvelle image l'aplatit de manière tout aussi illusoire (une flèche plane à la surface du mur). Nous délaissons ainsi le domaine de l'alignement équivoque pour entrer dans celui de la superposition ambiguë. Car si dans les deux cas, un même tracé à la surface de la photographie donne lieu à deux interprétations spatiales différentes, la première illusion nécessitait la mise sur une même trajectoire illusoire de deux plans perpendiculaires, alors que la seconde se contente de remplacer une forme pliée dans l'espace par une forme apparemment plane. Nous sommes ainsi passés du domaine de l'alignement équivoque à celui de la superposition équivoque.

 

 

BONUS
 

Echelle de rectangles.

 

 

 

Pignon-aux-fleches

 

 

 

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