Saint Trophime, Arles, 2006.
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PLANSITE--------SITEMAP----

 

Nous sommes dans le théatre romain d'Arles, face au reste du portique de scène où, Ô surprise, un reste d'entablement ruiné posé sur deux colonnes remontées supporte le clocher de Saint Trophime. Ainsi ce saint, aurait ici accompli un miracle posthume : faire porter par deux frêles colonnes romaines l'emblème architectural de la ville chrétienne afin de marquer le triomphe du christianisme sur le paganisme. C'est que le saint chrétien est souvent rancunier et parfois revanchard. On ne peut se laisser martyriser sans parfois garder une dent contre son bourreau. En général celle qui, confortablement installée dans un reliquaire, nous a été arrachée avec un fer rougi au feu et qui depuis est devenue l'objet de dévotion de la part de pélerins qui viennent la prier en cohortes incessantes afin de ne plus souffrir de rages de dents. Pourtant, tout ici est question de point de vue.
Par une coïncidence qui n'a rien à voir avec la religion, la corniche du clocher semble entrer en contact avec le sommet de l'entablement. Ainsi, bien loin du miracle tout d'abord supposé, nous n'avons là qu'une banale illusion visuelle qui, en raison d'une contiguïté équivoque de surfaces, se permet de ratatiner, d'écrabouiller, d'aplatir l'espace réel. Chacun peut voir que la végétation rétablit le bon échelonnement des plans en venant s'interposer entre le premier plan des colonnes et le dernier de l'église, tout en dissociant, sans aucun parti pris, les époques, les styles et les croyances.

 

 

 

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