Couverture de voie rapide, Marseille,
Voies-de-Marseille-1
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PLANSITE--------SITEMAP----

 

En cette autre image, ce sont les lumières et les ombres qui vont nous permettre d'imaginer dans notre perception du réel ce que la réalité tridimensionnelle du monde nous refuse : la construction d'une Tripoutre. Cherchez bien cherchez encore, votre sagacité légendaire devrait vous permettre de trouver les trois lignes orientées dans trois directions différentes de l'espace qui se rejoignent afin de donner lieu à un triangle impossible.

Cherchez !
...
Cherchez mieux !!
...
Cherchez encore !!!
...
La solution approche.
...
Vous y êtes presque, encore un effort !

N'oubliez pas une des lignes du triangle impossible est constituée d'ombres.
...
Voilà, c'est ici, en-dessous, souligné de rouge.
...
Bravo, vous avez réussi à faire défiler la page !

J'admets cependant que seul un membre du club des Obsessionnels de la Tripoutre (club privé ayant une cinquantaine de membres actifs disséminés ici et là dans le monde, fonctionnant sur une cooptation non verbale en ce que ses participants, qui ne se connaissent pas, ne se réunissent jamais) aurait pu imaginer qu'une Tripoutre pouvait se camoufler en cette image. Mais comme nous l'avons dit précédemment, parce qu'elles vivent à l'état sauvage, ces figures impossibles doivent se fondre dans l'environnement urbain pour échapper à leurs prédateurs humains : les écrivains et éditeurs de livres consacrés aux illusions d'optique.
Dans la photo retouchée présentée ci-dessous, les deux premières lignes sont bien réelles. À droite, nous avons un angle droit constitué de deux tronçons d'aluminium, dont la contiguïté orthogonale offre deux directions contradictoires. Pour relier ensuite leurs extrémités par une ligne, qui, en raison de son orientation contraire, donnera lieu à une impossible contiguïté, nous devons procéder à un raisonnement très particulier. Nous avons à imaginer que le bord de quatre ombres, qui s'échelonnent dans la profondeur de cette claustra métallique, suivent une même ligne quasi verticale, continue et rectiligne. Cette opération est pourtant des plus banales : nous avons là un alignement équivoque. Prenant sa règle, le dessinateur vous dira qu'il y a bien une verticale à la surface du papier photographique et de l'écran cathodique. Les plus âgés des psychologues de la perception préféreront, quant à eux, évoquer, non sans une certaine nostalgie, certaines lois antiques héritées de l'école de la
Gestalt telles que la colinéarité, la bonne continuité ou même la similarité. Toutes lois qui permettent d'attribuer un destin commun à ces lignes dépareillées.
Pourtant l'alignement équivoque ne suffit pas à expliquer l'invention de cette
Tripoutre dans le réel. Car si le sommet de l'ombre supérieure touche bien le tronçon métallique fuyant à gauche, la base de l'ombre inférieure est éloignée de la poutre d'aluminium fuyant vers la droite. En cela, nous devons recourir à un autre principe plastique : la contiguïté équivoque, afin de fermer définitivement cette illusoire Tripoutre.

 

Voies-de-Marseille-2

 

NOTA BENE
Cette nouvelle image qui utilise l'alignement équivoque pour arriver à une
Tripoutre illusoire, confirme la
Cllassification toujours perfectible des figures impossibles et ambiguës.
Cette classification repose sur trois principes plastiques : la superposition, le contact et l'alignement, qui se répètent à l'envi en chaque figure impossible ou ambiguë connue. Avec la
Tripoutre de Ernst, nous avions déjà la contiguïté équivoque des deux barres séparées. La construction de Hamaekers reprenait, par l'entremise de l'anamorphose, la superposition équivoque : d'un point de vue donné, deux formes différentes, grâce à des orientations savamment orchestrées en arrivent à opérer une superposition parfaite de leurs contours pour laisser croire à une identité formelle complète. Avec la photographie de Marseille, nous devons maintenant en passer par un alignement illusoire de lignes distinctes et échelonnées dans l'espace pour fermer la Tripoutre. La boucle est donc bien bouclée : trois principes plastiques sont à même de donner l'illusion de la rencontre de trois poutres orientées dans les trois directions de l'espace.

 

 

 

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