Météo, Tours, 2008.
Logotype ambigu du pont Napolホon ネ Tours.
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PLANSITE-------SITEMAP----

 

FIN DES AMBIGUÏTÉS SÉMANTIQUES AVEC DOUBLE-SENS.

Avant que de traverser la Loire par le Pont Napoléon afin de vous rendre à Saint-Cyr, vous pourriez, afin de vous donner du courage, chanter cette comptine :

Napoléon est mort à Sainte Hélène,
Son fils Léon lui a crevé l'bidon.
On l'a r'trouvé, assis sur une baleine,
En train d'sucer les fils de son caleçon

Du courage, il vous en faudra, car vous êtes ici prévenu que le soleil qui illumine le panneau du pont n'aura qu'un temps. Les trois nuages aux cordes de pluie, qui surplombent le patronyme du fleuve, laissent entendre que la Loire est pluvieuse. Soit ! Mais quel office de tourisme, en son infinie stupidité, a-t-il pu laisser filtrer cette information que seuls les natifs du coin ont à connaître ? Quel sous-élu municipal, cantonal, départemental ou régional a-t-il pu accepter sans sourciller ce logotype démoralisateur ? Ainsi, il serait de notoriété publique que la Loire est arrosée. Mais, si encore nous avions là trois bouteilles de Gamay, de Vouvray ou d'un petit vin, dit de pays, nuitamment importé du proche Languedoc viticole, le mal porté à la réputation de la région ne serait pas bien grand. Napoléon a bien donné ses étoiles à un cognac.
Comment résoudre cette bévue sans avoir à démonter toutes les plaques métalliques de l'ensemble des ponts enjambant un fleuve, connu depuis l'école primaire comme étant le plus long de
France ? Pour cela, il faudra que quelqu'un vous dessille les yeux, que quelqu'un présente les choses d'une autre manière, soulignant que vous n'avez pas là trois nuages d'une pluie que les cartes météorologiques qualifient de soutenues ou d'orageuses, mais l'ombre des arches d'un pont sous lequel la Loire coule à gros bouillons. Un détail vous avait donc échappé : le trait couvrant les trois nuages de son délié. Ce détail ne l'était pas qui a pour but d'exprimer le sommet du pont, sa rambarde de pierre. Et c'est en ce détail que se cache tout autant la grandeur que la faiblesse du logotype. Il y a de la grandeur à utiliser un simple trait pour établir la signification définitive d'une image, à fixer ainsi sa polysémie, et de la faiblesse à voir que son absence, volontaire ou non, suffise à en détourner la signification globale.

Mais pour en revenir à nos moutons plastiques, ce logotype utilise, à son insu mais aussi à son détriment, le principe de la superposition équivoque, principe consubstantiel à toute double-image de la figure. Car, selon le contexte, à savoir le liquide que nous leur imputons, ces trois demi-cercles laissant échapper des lignes obliques peuvent tout autant signifier la présence de pluies et de nuages que celle des flots écumants d'un fleuve encore sauvage.

 

 

 

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