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AVERTISSEMENT 1
En feuilletant trop rapidement le livre Yémen, ciel et terre, je crûs tout d'abord voir en cette image une sorte de paravent. Paravent de toile qui aurait pu abriter du vent de sable le voyageur du désert. Cette forme supposée de paravent a tout d'abord fait osciller mon regard entre deux interprétations contraires. Figé devant cet accordéon imaginaire, je n'arrivai pas à distinguer les arêtes saillantes des rentrantes. Ainsi, à choisir deux bandes accolées, mon regard hésitait perpétuellement entre convexité et concavité. Tous ceux qui s'intéressent un tant soit peu aux illusions d'optique connaissent bien ce phénomène propre aux figures réversibles et dont l'image la plus proche est le Dièdre de Mach (voir ci-dessous à gauche).
En répétant cette figure huit fois, vous pourriez obtenir un croquis de la photo. Croquis incomplet en ce qu'il ne nous donne pas l'alternance des angles supérieurs et inférieurs, absence qui n'empêche nullement l'effet "paravent" évoqué plus haut. Si l'absence des angles inférieurs s'explique par la présence d'une déclivité sablonneuse qui nous masque les bases, celle des angles supérieurs est due à l'angle de vision qui veut que le sommet du pseudo paravent soit presque à hauteur de nos yeux. Nous retrouvons presque le même phénomène dans un dessin que j'avais réalisé il y a quelques années (voir ci-dessus à droite). En ce croquis, la ligne de faîte des volumes aplatissait sans aucun remords la volumétrie des bases, ce qui n'est pas le cas ici, car la présence marquée de la lumière et des ombres suffit à évoquer des saillants et des rentrants. Ainsi, nous aurions toujours là un paravent dont l'alignement horizontal des bases et des sommets aurait dû ou aurait pu, dans d'autres conditions de luminosité, aplanir les panneaux.
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