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Cette main, depuis son passage au royaume des ombres, ne pourra plus jamais porter son ombre à la surface du monde. Mais la trace éphémère de son passage sur terre pose une question à ceux qui restent. Car si nous avons déjà tous noté la démesure de notre silhouette au soleil couchant, oubliant de porter attention à ses proportions, nous n'avons pas remarqué son allongement progressif. Ainsi, alors que le poignet de cette image possède des proportions presque normales, la paume de la main commence à se dilater, tandis que les doigts se transforment en baguettes interminables.
Pourtant, ce n'est plus ici l'oeil du regardeur qui, en se déplaçant, permettra de retrouver l'unique endroit d'où cette ombre portée au mur reprendra la forme initiale de la main. Pour cela, vous devriez être le soleil même. Ainsi, à oublier la main qui s'interpose entre le soleil et l'ombre, le soleil contemplerait encore une silhouette noircie, réaliste, juste et non plus déformée de l'élément qui en était à l'origine. C'est ainsi que les artistes qui pratiquent l'anamorphose seraient les descendants d'Apollon conduisant le char solaire, alors même qu'ils n'utilisent, la plupart du temps, que des projecteurs de diapositives, cet artefact mécanique et optique d'une divinité ignorante de ces perspectives dépravées, si bien nommées pa Baltrusaitis.
ICONOGRAPHIE
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