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Ce balcon, ou plutôt cette balustrade de fenêtre en fer, qui se répète aux différents étages d'un immeuble situé au coin de la rue du roi de Sicile évoque au premier abord la taille particulière d'une pierre précieuse, dont les quatre cotés biseautés conduiraient à un sommet rectangulaire. Cette balustrade donne ainsi du volume à une façade d'immeuble bien lisse. Pourtant en vous plaçant tout contre le mur et en levant la tête au ciel, vous seriez surpris de ne voir qu'une seule barre. Là, plus de saillants, de pans coupés ou de cotés biseautés : seulement la simple et pure platitude de toute ces barres inscrites à l'intérieur d'un seul et même plan, alors que leur articulation laissait, en vision éloignée, présumer la présence de volumes.
Au moins deux raisons peuvent expliquer l'écart entre le dessin et la photo. La première de type sémantique veut que nous ne puissions imaginer une balustrade rentrante, qui ferait perdre au propriétaire la fonctionnalité avouée d'un élément censé dégager un espace supplémentaire à l'extérieur de son appartement. La seconde de type visuel veut que notre position basse ne donne pas une vue parfaitement symétrique de la figure. En raison de l'éloignement, la hauteur du pan coupé inférieur semble plus importante que celle du pan coupé supérieur. De ce fait, nous sommes amenés à voir une forme saillante. Voilà donc ce qu'il advient d'une figure réversible dans le réel : la tridimensionnalité de la réalité ajoute à notre perception des informations qui ne s'accordent pas toujours à celles de la bidimensionnalité du livre. En cela cette forme réversible sur le papier perd de sa réversibilité dans le réel.
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