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ANALYSE : "Croquis B3 du tableau 25 " Mais, un autre détail reste à éclaircir. La figure B3 se distingue des autres par la continuité de sa masse. Ainsi, en cette figure unique, l’ambiguïté parcourt l’ensemble des volumes. En effet, la continuité des parallélogrammes centraux exacerbe un conflit que les figures précédentes, par une séparation stricte des deux occurrences, se gardaient bien de réveiller. Nous hésitons à les plier dans un sens ou dans l’autre, en poursuivant les articulations du livre de gauche, ou celles de la tente de droite, et le dièdre central n’arrive pas à poursuivre, de manière logique, les dièdres latéraux. Pour cette raison, nous avons une figure impossible-possible par contact équivoque. En effet, à accepter le contact de ces deux volumes aux orientations contradictoires, nous avons une figure impossible, qui redevient possible lorsque nous postulons une simple coïncidence de contiguïté des masses. Cette étape intermédiaire entre le recouvrement parfait des surfaces et leur complète séparation, rappelle la théorie du glissement progressif de l’ambiguïté. Ainsi, au cours d’un déplacement continu, deux formes passent successivement par toutes les catégories de l’ambigu : de la superposition équivoque au contact ambigu, pour, qui sait, atteindre ensuite, après leur séparation, à l’alignement ambivalent. La séparation maintenant avérée des formes habituellement superposées nous demande de revenir sur la question du contact. En effet, bien que la superposition équivoque ait été définie comme un fallacieux contact ambigu, en passant d’une catégorie à l’autre, la contiguïté subit quelques modifications. Alors que le contact équivoque met en jeu des contiguïtés partielles de contours ou de surfaces, la superposition, qui est un recouvrement parfait de formes aux tracés identiques, utilise la totalité des surfaces. Mais si les figures B1, B2 et B3 prouvent la présence de plusieurs formes à l’intérieur d’une superposition, leur degré de contiguïté reste invérifiable. Nous ne saurons jamais où se dissimule la deuxième forme, ni ne connaîtrons le lien qui la relie à la première. Mais, puisque la séparation plastique opérée par ces trois figures annule leur ambiguïté, une autre discrimination doit se jouer dans la superposition équivoque. Celle-ci est sémantique, et relève d’un processus mental : nous séparons en faisant le choix intellectuel d’extirper une forme plutôt que l’autre du mélange plastiquement inextricable des deux. C’est aussi en cela que la superposition se distingue du contact équivoque : grâce à un recouvrement total, elle produit une contiguïté plastique qui, en cachant les formes en conflit, nous impose la séparation mentale qui les révèle.
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