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ANALYSE : "Croquis B2 du tableau 37 "

À la manière du croquis précédent (Parallélogramme à colonnes, fig. B1), le Carré de poutres (fig. B2) combine les deux conflits d’alignements de ses deux moitiés. Mais, cette fois, les alignements ne cherchent pas à approfondir l’image, qui suggèrent une profondeur identique. Ainsi, en chaque moitié de la figure, le conflit oppose une disposition à l’horizontale à une disposition à la verticale des volumes, qui aplatissent l’image en plaçant les faces et les fonds des poutres à une même distance. Nous aurions donc là un conflit des hauteurs. Mais si la profondeur paraît absente, elle est seulement moins visible. Bien que la volumétrie de chaque poutre soit indubitable, nous avons en effet du mal à percevoir leur échelonnement réciproque dans la profondeur de l’image. Alors qu’il est habituellement pris en charge par des fuyantes obliques, le trajet de l’échelonnement suit maintenant des horizontales et des verticales. Si nous acceptons par exemple l’alignement vertical des fonds trois poutres de droite, leurs faces avant, du fait de leur inégalité de longueur, doivent s’approcher de nous en suivant une oblique montante. Cette fuyante, en raison d’une coïncidence du point de vue, épouse pourtant le trajet matériel d’une horizontale. Nous avons bien là un conflit des alignements, où une même ligne supporte deux directions différentes, l’une frontale et l’autre qui associe la hauteur au dessus du sol à la profondeur dans l’espace.

Voyons maintenant comment un carré en arrive à masquer la présence des échelonnements. À la manière du Parallélogramme à colonnes, cette figure nous amène à constater l’influence prépondérante des alignements, dont la combinaison produit une forme qui s’oppose aux différents éléments de l’image, qu’ils soient des volumes ou des relations spatiales. Cet alignement se distingue des alignements habituels en ce qu’il prend l’apparence d’un carré fermé. L’accumulation des alignements donne en effet à voir un carré, qui n’est plus une ligne imaginaire apte à régler la disposition des masses en profondeur, mais devient une forme enveloppante, qui organise et ordonne la totalité de l’espace par sa platitude affirmée. Pour comprendre ce phénomène, nous devons abandonner les principes de similarité et de colinéarité applicables aux lignes, pour aborder celui de la prégnance qui régit les formes. Selon ce principe de la Psychologie de la Forme, la perception humaine privilégie dans une image les figures qui, comme les carrés, les parallélogrammes et les polygones simples, sont des “bonnes formes” en ce qu’elles présentent certaines caractéristiques : régularité, symétrie ou simplicité. Avec cette figure, notre système perceptif préfère donc voir le carré enveloppant, dont la forme frontale et univoque aplatit les éléments qu’elle contient, en même temps que les relations spatiales qu’ils entretiennent, plutôt que de s’attarder sur les alignements horizontaux ou verticaux successifs.


NOTA BENE
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Carré de poutres, qui ajoute le contact à l'alignement équivoque.

 

PAS DE CARNET

Cliquez sur ce lien pour découvrir la double page du carnet où figure ce croquis. En feuilletant le carnet vers l'avant ou vers l'arrière, vous pourrez découvrir des variantes, qui, en tant que variantes mineures, n'ont pas été intégrées aux tableaux de la classification, et n'ont donc pas donné lieu à analyse.

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