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"Les gradients dégradent l'espace"

 


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Juillet 2013

PROPOS DE LA PAGE

Pour cette seconde série d'échecs, je me suis inspiré d'une autre illusion comportant des gradients de densité. Malheureusement, je n'ai pas gardé les références de cette vieille photocopie, sans doute réalisée à la B.P.I. du centre Pompidou. Et, en dépit d'une recherche tant par le texte que par l'image, rien n'est apparu dans les résultats des moteurs de recherche.

 

Illusion de tessiture (texte et image): deux bonhommes au sommet de deux gradients de densité composés de lignes horizontales.

 

Même si cela n'est guère perceptible à l'écran (mauvaise définition d'un écran, image floutée,...), sur le papier, le personnage situé à droite parait plus grand que le gauche, bien que tous deux soient identiques.

 

Illusion de tessiture (image) : deux bonhommes au sommet de deux gradients de densité composés de lignes horizontales.

 

L'auteur parle ici de tessiture, mais en des termes tels que sa définition correspond à celle des gradients de densité. Pourtant, à la différence de l'illusion de Coren et Girgus, présentée sur la page précédente, l'effet perspectif est ici beaucoup plus fort. En fait, l'illusion de Ponzo reposait déjà sur la perspective, ses deux lignes obliques pouvant facilement être comprises comme des fuyantes qui convergent vers l'horizon. De même, l'illusion de Coren et Girgus peut être comprise comme une variante de celle de Ponzo. Car les différents points qui la composent sont alignés sur des lignes qui évoquent des fuyantes. Mais, à la différence de Ponzo, ces lignes imaginaires ne convergent plus vers un point de fuite situé au milieu de la ligne d'horizon (perspective frontale) mais vers les points de fuite de distance placés à ses extrémités (perspective oblique).
Avec cette nouvelle illusion, nous revenons à une perspective frontale, en ce que les deux obliques latérales semblent converger vers une ligne d'horizon haute. Mais, les gradients n'échappent pas à la perspective. Cette notion n'est qu'une autre terminologie pour désigner le principe de diminution de taille que toute perspective fuyante utilise et régule de façon mathématique. Ce principe que veut qu'un objet apparaisse de plus en plus petit en raison et à la mesure de son éloignement au spectateur. Ainsi, l
'illusion de Coren et Girgus utilise-t-elle deux diminutions de taille. La première concerne bien évidemment la taille des points qui diminue vers un horizon supposé et la seconde s'attache à réduire la distance entre ces mêmes points au fur et à mesure de leur éloignement. Avec l'illusion de tessiture, nous retrouvons ces deux diminutions, puisque l'image de gauche peut tout autant être perçue comme des bandes trapézoïdales dont la taille, hauteur et largeur, diminue avec l'éloignement que comme des lignes horizontales dont l'écartement se réduirait avec la distance.
Le problème est que l'image de droite ne connaît qu'une diminution : celle de la largeur des bandes. Ainsi, en l'absence de la deuxième diminution, celle de l'écartement des lignes ou de la hauteur des bandes, je perçois là une pyramide frontale et tronquée en lieu et place de la terrasse rayée que je perçois à gauche. Avec cette
illusion de tessiture, nous ressentons l'ambiguïté de certaines obliques sur une surface à deux dimensions. Celles-ci peuvent tout autant représenter de véritables obliques situées dans un plan vertical et frontal (la pyramide), qu'exprimer deux lignes parallèles qui s'éloignent dans la profondeur de l'espace suggéré (la terrasse).

SECONDE SÉRIE D'ÉCHECS

En cette seconde série, le même personnage a été dupliqué aux extrémités supérieures latérales d'une image composée de gradients qui miment la perspective fuyante frontale, ou bien, exprimé à la manière du plasticien, d'une image en perspective fuyante qui intègre un décor qui s'apparente à des gradients. Mais, en cette page et à la différence de la page précédente, les gradients diminuent progressivement dans la hauteur du feuillet, sans que la diminution latérale soit utilisée. Nous sommes donc là dans une situation où ce n'est plus tant le déplacement du spectateur qui importe, que son emplacement par rapport aux différentes tailles du carrelage. Ce n'est donc plus l'importance des gradients quant à la nanification du personnage que nous cherchons à montrer, que l'influence qu'ils peuvent avoir sur la taille de personnages immobiles.
Recherche, qui en dépit de l'
illusion de tessiture présentée en haut de page, va nous conduire à une nouvelle série d'échecs.

SECONDS ÉCHECS : GRADIENTS SANS GRILLE

Le bonhomme droit ne paraît pas plus grand que celui situé à gauche.

 

Deux bonhommes au sommet de deux sols avec des lignes formant des gradients de densité.

 

SECONDS ÉCHECS : GRADIENTS AVEC GRILLE

Avec l'image n°1, le bonhomme droit ne paraît pas plus grand que celui situé à gauche.

 

Deux bonhommes au sommet de deux damiers produisant des gradients de densité, 1.

 

Avec l'image n°2, le bonhomme droit ne paraît toujours pas plus grand que celui situé à gauche.

 

Deux bonhommes au sommet de deux damiers produisant des gradients de densité, 2.

 

TROISIÈME SÉRIE D'ÉCHECS

Cette fois, nous allons placer les personnages en milieu de grille afin de voir si cette situation, plutôt rare (sauf en ce qui concerne la chambre d'Ames de la pub Quaker), permet une prégnance plus forte des gradients

TROISIèMES ÉCHECS : GRADIENTS EN MILIEU DE GRILLE

Avec cette première image, le bonhomme droit ne paraît pas plus grand que celui situé à gauche. Mais il est vrai que dans la plupart des vidéos où un personnage traverse la chambre, le personnage marchant sur la dernière rangée de carreaux, sa silhouette se détache sur le mur du fond plutôt que sur le damier du sol.

 

Deux bonhommes au milieu d'une grille produisant des gradients de densité.

 

Avec l'image suivante, le bonhomme droit ne paraît toujours pas plus grand que celui de gauche, ou si peu.

 

Deux bonhommes sur des gradients de briques de tailles différentes.

 

CONCLUSION

Après tous ces essais infructueux, il ne reste plus qu'à faire un trait sur la participation possible et l'importance supposée que l'auteur de ces lignes voulait accorder aux gradients de densité quant à l'illusion de la Chambre d'Ames. Mais alors, pourquoi font-ils tous et toujours ces carreaux sur le sol de la chambre ?

PAGE PRÉCÉDENTE : Gradients de densité, illusion de Ponzo et Chambre d'Ames

 

 

BIBLIOGRAPHIE
COREN Stanley & GIRGUS Joan Stern,
Seeing is deceiving : The psychology of visual illusions, Lawrence Erlbaum Associates, Hillsdale, 1978.
À la page 132, illusion des gradients aux deux disques noirs.
GIBSON James J.,
Perception of the visual world, Houghton Mifflin, Boston, 1950. ISBN 1114828084.
Première théorie sur les gradients de densité.

VIDÉOS
http://www.dailymotion.com/video/x26rtv_pub-quaker-chambre-dames_creation
Publicité pour Quaker. Dans cette vidéo, il y a un très fort effet de perspective accélérée quand un personnage s'éloigne, mais malheureusement sans qu'il y ait de déplacement véritablement latéral des personnages.

 

 

 

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