Je n'ai jamais rien dit,
Bédé : Je n'ai jamais rien dit
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PLANSITE-----SITEMAP----

ANALYSE

Il est difficile de parler de cette planche, tant elle accumule les niveaux de lecture.
En premier lieu, chacun aura remarqué l'utilisation de l'image dans l'image. Mais cette fois, grâce à la successivité du récit propre à la bande-dessinée, nous nous éloignons de Magritte et de ses peintures dans la peinture. Plutôt que de s'attaquer à la problématique de la représentation, l'image dans l'image sert ici la narration, pire, elle la détermine. De par sa position centrale, la légende s'applique en effet aux deux vignettes. Ainsi, dans la première, le texte nous rappelle que ces deux personnages n'ont aucun échange verbal, seul le tableau cloué au mur pouvant signifier, par sa présence décalée et de manière toute symbolique, ce qui se trame derrière le calme apparent d'un salon bourgeois. La seconde vignette va en ce sens qui fait parler la tableau à la place des actants. Voilà la première lecture.
Nous pouvons ensuite dépasser le récit et l'énoncé pour en arriver à l'énonciation. Plutôt que de s'appliquer à l'un des personnages du couple, ce "Je" peut en effet émaner du dessinateur. En ce cas, le dessinateur vous affirme qu'il ne dit rien lorsqu'il vous présente deux images contradictoires comme celles de cette planche ou d'autres telles que
Naissance et mort, Cool/pas cool... Ce qui, effectivement, est le but recherché : l'extinction du sens par la présence simultanée de deux concepts opposés. Voilà donc la deuxième lecture.
Il m'est difficile de parler de cette planche, tant elle parle de choses personnelles. Voilà, c'était la troisième lecture.

 

 

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