Muzic, 42x29,7cm, feutre, 1984.
"Muzic", bédé, page 1.
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PLANSITE-----SITEMAP----

 

 

"Muzic", bédé, page 2.

 

 

"Muzic", bédé, page 3.

 

Le texte de ces trois planches, sans doute inspiré d'un titre musical (You can always get what you want, des Stones), ou cinématographique (Quelque part quelqu'un, de Yannick Bellon, sorti en 1971), ou bien encore littéraire (Quelque part, quelqu'un, de Henri Michaux, publié en 1938), n'est que l'apparent récit offert au lecteur. Comme avec Texas 99, nous sommes entre deux narrations : l'une linéaire et littéraire, l'autre mouvante et graphique. Si il est vrai que la langue et le dessin s'accordent et se complètent en toute bande-dessinée, les mécanismes narratifs, souvent délaissés par le lecteur, sont ici mis en avant au détriment de la narration, l'opium du lecteur.
Ainsi, le
Résumé (première planche), en dépit de son titre, n'est pas littéraire. Il reprend, par l'entremise, des tracés rouges, les différents mouvement de caméra utilisés dans les pages suivantes. Le premier tracé rouge de la vignette Résumé exprime donc le déplacement du point de vue situé au-dessus de l'avion de cette introduction jusqu'à l'arrière de la voiture de Part. 1. Le second tracé marque, quant à lui, le déplacement du personnage de la voiture vers l'écran (l'oeuf de Part. 2). Enfin, les tracés rouges à l'intérieur des vignettes sont plutôt à prendre comme des trajectoires musicales. Cependant, le tracé de Part. 1 peut exprimer la sortie du personnage de la voiture, tandis que le tracé de Part. 2 pourrait très bien marquer le départ de l'avion.de la scène qui vient d'être filmée.
Vous voila donc devant des images formelles, obligés d'être attentifs à la forme du discours plutôt qu'au récit. Pourtant, le texte renvoie bien à une histoire, une histoire qui serait collective en ce que la reprise répétée du "Quelque part, quelqu'un" en d'autres domaines et à d'autres époques indique le lieu d'une obsession, d'un fantasme.

LE FANTASME DE L'ATTENTE

Les titres cités en ce début de texte ainsi qu'un roman plus récent, Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part d'Anna Gavalda de 2001, me semblent illustrer une problématique de l'attente. Mais, il est vrai que l'œuvre n'est pas le titre. Ainsi, le poème de Michaux n'entretient pas de rapport particulier avec cette thématique.
Il n'en reste pas moins que la répétition de Quelque part, quelqu'un, accompagnée ou non d'autres syntagmes, à travers le temps et à travers différents champs de la création fait symptôme. Ce "quelque", en raison de son indéfinition, laisse supposer une attente qui pourrait, en un lieu incertain et avec une personne non définie, donner lieu à rencontre. Ainsi, par son indéfinition, cette rencontre donne à penser que ce n'est pas tant une recherche bien menée qui pourrait arriver à incarner ce destin dans la réalité, qu'une simple coïncidence, le hasard ou encore la chance. En cela, seule une attente bienveillante serait à même d'atteindre le but.
Malheureusement, pour certaines personnes, certaines attentes peuvent durer toute une vie, laissant à de possibles réincarnations l'occasion de resurgir. A ce sujet voir la deuxième planche de cette autre page du site :
L'attente.

 

 

 

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