École de Lucknow, gouache sur
Ecole de Lucknow, gouache sur papier, 25,6x17 cm, vers 1760.
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PLANSITE-------SITEMAP---


Ce repas nocturne dans le jardin d'un palais va encore nous intéresser en raison de son dais. À la différence de la miniature précédente, nous voyons cette fois la totalité du volume impossible. Mais, c'est toujours à un mélange incohérent de perspectives pour un artiste européen de l'époque, que nous sommes redevables de cette situation. Comme souvent, le jardin, ici constitué d'un bassin et de quelques parterres fleuris est rabattu à la verticale. Puis, en remontant dans l'image, nous arrivons à la perspective fuyante et centrale du podium où se déroule le repas. Tant le volume du podium que les escaliers et l'emplacement au sol des montants du dais sont régis par des lignes fuyantes (exception faite de la base latérale des escaliers qui nous occupera plus loin). Enfin, en arrivant au sommet de l'image, nous avons une vue cavalière de la toile du dais. Et c'est là que le bât blesse : comment pourrions-nous raccorder les morceaux d'un dais dont la partie basse est vue de face en perspective frontale alors que la haute utilise la perspective cavalière ?
Toute la moitié gauche du dais devient ainsi impossible. Nous avons le sentiment que la position au sol des deux montants est inversée. Il suffirait donc d'échanger leur hauteur pour revenir à une architecture acceptable et cohérente. Enfin presque, car la construction cavalière du dais protégerait alors les personnages disposés sur un podium en vue frontale et fuyante. Cette situation inacceptable pour un peintre européen aurait pu être choisie par le miniaturiste indien, si elle ne l'avait obligée à recouvrir les deux femmes assises à gauche par un montant du dais.
Curieusement, cette construction impossible ne fait pas partie des images connues de la psychologie de la perception. En occident, nous devons semble-t-il obéir à une règle tacite du refus du mélange des perspectives, y compris lorsqu'il s'agit de produire une situation spatiale incohérente.

 

RÉFÉRENCES
Dames dans le jardin d'un palais, gouache sur papier, École de Lucknow, vers 1760, 256x170 mm., B.N.F. Estampes, Rés. Od 44 Fol.,N°4 (collection Gentil).

REPRODUIT DANS
À la cour du grand moghol, Bibliothèque Nationale, 1986, ISBN 2-7177-1742-0
Catalogue d'exposition, Galerie Mansart du 6 mars au 16 juin 1986 (voir page 103).

 

N.B.
Un autre élément de l'image,
un escalier impossible, est traité plus avant dans cette suite de miniatures.

 

 

 

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