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Je ne peux résister au plaisir de terminer par cette mosaïque très simple. Comme tout système perspectif qui se respecte, ce décor donne le sentiment d'une profondeur apparente sur une surface plane. Mais ici, c'est la technique la plus archaïque et rudimentaire qui soit, le recouvrement des surfaces, qui permet d'opposer en un va et vient incessant la platitude connue du support à la profondeur perçue de la représentation.
J'aimerais savoir où se trouve l'original de cette mosaïque, en quel pays de l'empire, en quelle villa arasée, afin de marcher sur ce sol qui donne au passant l'illusion de voler dans les airs telle une divinité romaine.
Mais là encore, il aura fallu attendre la période moderne pour que ce type de recouvrement de formes géométriques simples acquiert le statut de figure ambiguë (figure ci-dessous).
Il est vrai que cette figure là peut être comprise comme l'imbrication d'un rectangle et d'un L retourné de droite à gauche. Il est tout aussi vrai que notre système perceptif par sa tendance à compléter les formes préfère y voir deux rectangles en partie superposés.
Mais la mosaïque va plus loin, qui, en dépit de la contiguïté angulaire (et non plus du recouvrement) des carrés mouchetés, me laisse percevoir un échelonnement logique, progressif et sans fin de ses surfaces. Ici le travail du recouvrement est amplifié par les lignes parallèles obliques montant vers la droite, qui en reliant les angles des différents carrés jouent le rôle des fuyantes d'une vue cavalière, exceptionnellement et paradoxalement perçue en contre-plongée.
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