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Décembre 2004

AVERTISSEMENT

Je ne suis certainement pas le premier à avoir dit que la mosaïque romaine utilisait les illusions d'optique bien avant que les psychologues de la fin du dix-neuvième siècle s'en emparent. Ainsi, à la page 237 de son livre : L'art et l'illusion, Sir Ernst Gombrich avait déjà mis en parallèle la Figure de Thiéry, une mosaïque de la maison de Ménandre à Antioche et une nature morte de Picasso !
E. H. GOMBRICH L'art et l'illusion, bibliothèque des sciences humaines, Éditions Gallimard, Paris, 1971.

Nous avons en ce décor une variante de la Figure de Thiéry. Cette fois, plutôt que de regarder les losanges blancs en forme de carré, nous devons porter notre attention sur les losanges verticaux et allongés, décorés d'un motif. Ces surfaces représentent le coté longitudinal commun, et en cela incompatible, de deux parallélépipèdes distincts.
Mais ici, à la différence de la figure précédente et de la variante présentée ci-dessous, il nous est très difficile d'imaginer la convexité des deux surfaces restantes et du losange commun lorsque nous fixons notre attention sur l'un des blocs. L'inclinaison des deux volumes conjoints rend la perception d'une quelconque convexité presque impossible. En cela, les mosaïstes romains auraient inventé une variante inédite d'une variante de la Figure de Thiéry (figure ci-dessous).

Voici d'ailleurs un très bel exemple suisse d''utilisation de la figure de Thiéry. Cette mosaïque romaine se trouve sur le site d'Orbe Boscéas dans le canton de Vaud. Cette photo m'a aimablement été fournie par Monsieur Bernard Perraudin, qui, de plus, fournit un lien à visiter :
http://www.orbe-tourisme.ch/fr/orbe_region

THIÉRY Armand, Figure de Thiéry, 1895.
Dans : Les Illusions dans la mesuration des directions des grandeurs et des courbures. Une question d'optique psycho-physiologique, dans : Revue néo-scolastique, 2ème année, N°8, 1895, pp. 358-384. (figure page 373)

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