Chaise-longue, Tuileries, Paris, 2009.
"Chaise longue", photo avec un alignement ambigu d'ombre.
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PLANSITE--------SITEMAP----

 

FIN DES PHOTOS AVEC DES OMBRES QUI APLATISSENT

Les ombres n'aplatissent pas que les murs distants. Elles s'attaquent encore aux chaises, aux poubelles et à tout ce qui, trainant par terre, veut que l'ombre soit conjointe à son objet. L'important est de débusquer le point de vue sous lequel ces deux éléments, pourtant si défférents, en arrivent à se retrouver à l'intérieur d'un même plan, copains comme cochons, pour se rire de notre vision. Alors que beaucoup d'ombres peuvent donner lieu à des superpositions équivoques (voir la Poubelle de Vincennes), nous devrons défendre ici le principe de l'alignement plastique. À la différence de la poubelle précitée, l'ombre n'est pas seule ici, puisqu'elle poursuit la trajectoire de la chaise afin d'en donner une vision démesurée. Ainsi, contrairement au Cube de Necker ou au Dièdre de Mach, formes uniques aux surfaces solidaires, la présence de deux éléments distincts nous fait sortir du champ de la superposition équivoque. Nous avons bien ici deux éléments, puisque chacun sait que si une chaise peut ne pas posséder d'ombre portée, une ombre peut tout autant se passer de chaise.

En second lieu, l'alignement équivoque marque sa présence en ce que les ombres semblent prolonger en un parcours continu et rectiligne les pieds réels de la chaise. Prise un mètre à gauche ou à droite, cette même photo perdrait tout ses effets. Car, en ce cas, l'angle formé par l'objet et son ombre portée ne permettrait plus de laisser croire à cet allongement surprenant, qui n'est pas sans évoquer la chaise haute d'un arbitre de tennis.

Enfin, en poursuivant des lignes et des surfaces de façon indûe, l'alignement pose ces éléments disparates sur un même plan. Ainsi, ce qui dans le réel est distinct et orthogonal (la chaise verticale et son ombre horizontale) se transforme, par la magie de l'alignement, en objet continu placé dans un plan unique, vertical et continu (la chaise de l'arbitre). Ici, l'alignement équivoque possède le pouvoir d'aplatir l'espace de la représentation, grâce à un rabattement de l'ombre et du sol à la verticale.

Passons à la poubelle

 

 

 

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