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Lorsque quotidiennement, j'attends sur un trône, qui ne rend pas hommage à mes quartiers de noblesse intellectuelle, la grande défécation, je vois des têtes de pachydermes. Tandis que le français moyen aperçoit parfois des éléphants bleus le long des routes françaises, des hordes d'éléphanteaux se permettent de me poursuivre jusque dans mes chiottes. Ainsi en cherchant bien, vous devriez trouver, camouflée dans la fleur de faïence du carreau droit, une de ces têtes, qui, chaque jour, m'épient et m'observent. Vous comprendrez donc bien qu'il est difficile pour moi de me concentrer sur l'activité que je pratique régulièrement en ce lieu, clos, fermé et sans ouverture. Pourtant, le pire est à venir, en ce que j'ai dû méditer longtemps avant que de pouvoir trouver une place à cette figure surgie de nulle part dans ma Classification toujours perfectible des figures ambiguës et impossibles. Mais, la défécation étant une activité pouvant parfois s'avérer propice à la méditation, je crois avoir, après mûre réflexion, trouvé le juste lieu pour ces apparitions éléphantesques.
Malheureusement, deux détails échappent à cette séparation tranchée qui donne naissance aux ambiguïtés de la figure et du fond les plus connues. Tant l'oeil de l'éléphant que son oreille ne font pas partie du fond (surfaces colorées en rouge sur la photo à droite). L'oeil est une petite feuille qui s'égare sur le coté droit de la tige principale, tandis que l'oreille représente une fleur encore en bouton. Ainsi, le fond ne constitue-t-il qu'une partie seulement de la deuxième image (surface colorée en jaune). On le voit donc, les images trouvées dans le réel sont souvent bien plus complexes que celles qui, émanant de la recherche et de la théorie, vont à l'essentiel, sans s'attarder sur les exceptions, les singularités et autres déviances difficiles à imaginer. Donc, pour lors, j'en suis réduit à affirmer qu'en cette image domine l'ambiguïté de la figure et du fond, sans pourtant pouvoir nier que la répartition de ces deux types de surfaces dans la production de l'image seconde est inhabituelle, singulière et contraire à la théorie.
Mais pour arriver au bout de nos peines, encore faudrait-il assigner à cette image un des trois principes plastiques de l'impossible et de l'ambigu : la superposition, le contact ou l'alignement. D'ordinaire, le Vase de Rubin obéit au contact équivoque de contours. En cette image bien connue, le vase noir et les deux profils blancs s'imbriquent en effet de telle manière que la contiguïté des contours est totale et entière. Voilà, vous pensiez en avoir enfin terminé, et bien vous vous trompiez, car ce carreau de faïence reprend à l'identique les mécanismes d'une toile de Salvador Dali. C'est en cela que je vous conseille de cliquer sur Marché d'esclaves avec apparition du buste invisible de Voltaire pour comprendre que mes chiottes valent bien un Dali.
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