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Marchant le nez en l'air, vous pourriez, les dimanches où les voies sur berge sont laissées aux piétons et ces jours là seulement, sous peine d'être emportés par les flots automobiles rugissants qui coulent sous les ponts de la Seine, découvrir une Tripoutre à l'état sauvage, camouflée dans son environnement naturel. Non pas de ces tripoutres dessinées qui encombrent les livres d'illusions d'optique (voir la page Wikipedia), ni même celles que certains artistes ont pu construire en maquette (à la manière de la Tripoutre de Ernst) ou aux rond-points et places de banlieues incertaines (à la manière de la Tripoutre de Hamaekers). Cette potence a toute une histoire, puisque dès 1754, en une incroyable prémonition, William Hogarth en avait gravé une variante. Mais, si nous retrouvons bien la même potence, les relations spatiales et les mécanismes diffèrent.
Car, en raison des libertés que le dessin lui donne, le peintre anglais s'est permis de représenter de véritables impossibilités. C'est ainsi que les deux barres de la potence ne surgissent pas de la même paroi mais de deux murs bien distants pour que cette articulation soit crédible. Puis, à regarder l'extrémité plutôt que l'origine, force est de constater que la panneau de l'enseigne qui nous est proche est en partie recouvert par les arbres situés au loin, de l'autre coté du fleuve. Ainsi, en lieu et place du contact, dit et supposé, impossible de la photographie, nous avons maintenant une superposition inversée, où un élément proche est recouvert par un élément lointain. Et pourtant, malgré ces incohérences, qui sautent au yeux comme le nez au milieu de la figure, n'importe quel décorateur de film français serait à même de vous reproduire ce morceau de gravure pour en faire un morceau de bravoure qu'il faudrait, n'en déplaise, observer d'un point de vue unique et précis. POST-SCRIPTUM
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