Pointes de diamant, Prague, 2007.
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Prague la baroque raffole des pointes de diamants. L'origine de ce décor architectural rermonte au Palais des Diamants construit par Biagio Rossetti à Ferrare en 1492. Mais outre son aspect décoratif, ce bossage présente d'autres avantages : les teneurs de murs et autres piliers de façades auront bien du mal à rester longtemps adossés à ces bâtiments que le touriste errant aime à photographier.
Pourtant, là n'est pas la question qui nous intéresse. Nous avons à nous demander ce qui en ce motif architectural peut évoquer l'ambiguïté des relations spatiales. Pour ce faire, vous pourriez faire le poirier sur le trottoir situé en face de ce bâtiment, ou, solution plus économique et moins fatigante, faire subir une rotation de 180° à l'écran de votre ordinateur. Mais, ne reculant devant aucun sacrifice et voulant tout autant vous épargner le coût carbone d'un voyage inutile que la chute prématurée des pixels de votre écran, le webmestre vous propose ci-dessous la rotation suggérée.

 

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C'est ainsi que du bossage d'origine nous ne percevons plus que des creux. Des cavités illusoires sont venues remplacer les protubérances réelles et diamantifères. C'est ainsi qu'en renversant tête-bêche certaines images nous passons du convexe au concave. Que le changement d'orientation d'un plan frontal puisse modifier les creux et les pleins de sa surface peut paraître paradoxal. Pourtant, cette illusion est connue depuis longtemps. Retournant la photo ci-dessous nous passons ainsi de montagnes et collines à des cratères et cavités. Ce phénomène n'est pas des plus difficiles à comprendre. La lumière, qu'elle soit naturelle ou artificielle, provenant généralement des spères supérieures, les ombres sont situées à la base des objets. Ainsi, lorsque nous rencontrons des ombres placées au sommet, nous pensons contempler des cavités, qui sont les seules formes à justifier cette disposition inhabituelle.

 

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Mais, de même qu'un train peut en cacher un autre et que l'arbre cache la forêt, une illusion peut, elle-aussi, en cacher une autre. C'est ainsi que regardant ce bâtiment pragois d'un oeil distrait, vous ne verriez là que pointes de diamants éclairées par le soleil printanier. Si ce n'est que vous n'avez pas la moindre aspérité sur ces murs, pas le moindre bossage, mais une simple peinture en trompe l'oeil de pointes de diamant censées être éclairées par un soleil au zénith. Ainsi, que ce soit par temps gris, dans le plus épais des brouillards, ou par la nuit la plus noire, ces soit-disantes pointes resteronnt éternellement illuminées par une lumière inexistante, absente du monde.

 

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ADDENDUM
Cette photo d'un bossage en pointe de diamant pouvant tout autant être qualifiée de réversible (le passage du concave au convexe) que de retournable (l'image doit subir une rotation pour que sa deuxième interprétation spatiale apparaisse) n'est pas sans poser problème à la classification habituelle des figures ambiguës. Un article du site,
Les figures retournables réversibles (ou le contraire), pourrait vous en apprendre sur la place équivoque que ce type d'images occupe dans la taxinomie fluctuante des illusions d'optique.

 

 

 

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