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DÉBUT DES PHOTOS AUX SUPERPOSITIONS ÉQUIVOQUES ANAMORPHOSÉES. Cette photographie d'un écran de télévision, prise lors de la coupe du monde de rugby de 1999, présente une superposition équivoque d'un type particulier. Mais avant de voir ce qui distingue cette image des photos précédentes opposant des pleins à des creux, voyons déjà ce qui en fait une superposition équivoque. Deux visions différentes du panneau blanc au texte noir sont envisageables, se superposent et se succèdent. La première nous fait croire qu'un panneau peint en forme de rectangle se dresse à la verticale sur la pelouse du stade. Il est vrai qu'un des joueurs semblerait presque tenir le bord droit du panneau dans sa main. Pourtant, averti par notre connaissance intime des lois du rugby, nous savons bien qu'un panneau ne peut pour des raisons stratégiques occuper le terrain. De même, notre connaissance quoiqu'imparfaite des lois de la gravitation fait que nous devinons l'impossibilité du piétinement nonchalant de cette forme, censée être verticale, par le joueur situé à gauche. Nous arrivons ainsi et peu à peu à la deuxième interprétation. Mais, si deux images contradictoires et successives se superposent bien, en quoi peuvent-elles différer des précédentes ? C'est que nous avons là une anamorphose. Tout le monde aura compris que ce procédé a été utilisé pour que le texte peint sur la pelouse semble se dresser à la verticale devant l'objectif de la caméra de télévision et les yeux éberlués des téléspectateurs peu férus de peinture classique. Le concepteur du panneau a fait subir au texte tracé au sol une déformation trapézoïdale telle que ce dernier reprend sa forme initiale dès qu'il est perçu d'un point de vue unique : celui de la caméra. Alors que les images précédentes, en tant que coïncidences accidentelles de la perception du monde ne contenaient aucune intention, cette peinture là porte un projet. Tandis que les spectateurs du match ayant payé billet ne voyaient que lignes incohérentes et trapèzes en tous genres peints à même le gazon, le téléspectateur aguerri pouvait, par l'intermédiaire de l'objectif de la caméra, retrouver l'image originale que le peintre de pelouse avait cachée au beau milieu de son support herbeux. Nous avons donc là de l'art contemporain, et du bon, comme s'il en pleuvait !
NOTA BENE
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