LISTE |
"Les superpositions inversées de la figure et du fond" |
||||
|
|||||
1. MÉTALANGAGE LE MÉTALANGAGE Le métalangage relève de la figure et du fond en ce que, à la manière du Vase de Rubin où les deux images s'excluent mutuellement, nous ne pouvons être, en même temps dans le langage et le discours qui est porté sur lieu. À poursuivre, notre comparaison avec l'image, tout discours relèverait de la figure explicite, ce qui apparaît de prime abord, tandis que le métalangage provient d'un fond implicite, discours sur le discours, commentaire tout autant que source du discours donné, excluant ou exclus, en succédant ou en précédant. A. EXEMPLES CITÉS PAR NICHOLAS FALLETTA "L’ensemble de tous les ensembles qui ne sont pas éléments d’eux-mêmes est-il élément de lui-même?” RUSSEL, Paradoxe de Russel 1901. (p. 128) “Considérons deux ensembles d’adjectifs : ceux qui se décrivent eux-mêmes : “autodescriptifs” et ceux qui ne se décrivent pas eux-mêmes : “non autodescriptifs”. Auquel de ces deux ensembles appartient l’adjectif “non autodescriptif”?” “Plus simple est la version du paradoxe où l’un des ensembles contient les qualificatifs “vrais d’eux-mêmes” et l’autre les qualificatifs “non vrais d’eux-mêmes”. Auquel appartient le prédicat “non vrai de soi-même”? De toute évidence, il ne peut être à la fois vrai et non-vrai de lui-même, comme cette variante du paradoxe le laisse croire.” “Le plus petit nombre entier ne pouvant être exprimé en moins de quinze mots”. Il semble que ce nombre soit 1 297 297 ( un million deux cent quatre-vingt-dix-sept mille deux cent quatre-vingt-dix-sept). Mais allons plus loin. L’expression “le plus petit nombre entier ne pouvant être exprimé en moins de quinze mots” est elle-même une dénomination du nombre en question et comporte quatorze mots ! Nous sommes donc face à une contradiction : le plus petit nombre entier ne pouvant être exprimé en moins de quinze mots est en fait exprimable en moins de quinze mots.” “Je mens.” Pseudomenon. (p.137). “Cette proposition n’est pas vraie.” (p.137). “Je ne suis pas démontrable.” GÖDEL. (p.145) “Cette phrase-ci est fausse.” P. F. STRAWSON. (p.147) B. EXEMPLES CITÉS PAR PAUL WATZLAWICK “Faites cadeau à votre fils Marvin de deux chemises de sport. La première fois qu’il en met une, regardez-le avec tristesse, et dites-lui d’un ton pénétré : “Alors, et l’autre, elle ne te plaît pas?” “Je n’étale pas mes opinions au grand jour.” “Sois spontané.” “Selon une histoire très ancienne, qui a autant dépité les philosophes que les théologiens, le diable mit un jour en cause la toute-puissance de Dieu en lui demandant de créer un rocher si énorme que Dieu lui-même ne saurait le soulever. Quel choix restait-il à Dieu ? S’il ne pouvait soulever le rocher, il cessait d’être tout-puissant; s’il pouvait le soulever, il était donc incapable de le faire assez gros.” 2. PARADOXES PARADOXE DU MENTEUR Comment pouvons-nous placer un texte aussi court dans l'implicite de la langue ? Que reste-t-il de notre belle distinction qui associe globalité et implicite, ponctualité et explicite ? À l'évidence, nous n'avons pas là un roman, à l'évidence cette atteinte au récit ne peut être étendue à tout texte et tout discours. Pourtant, ce paradoxe est un texte entier, refermé sur lui-même, mais fini et complet. Pire encore, à l'instar de n'importe quel roman, le paradoxe va jusqu'à citer son auteur, car sans son auteur, plus de paradoxe. La boucle est donc bouclée. A. EXEMPLES CITÉS PAR NICHOLAS FALLETTA “Dans un village se trouve un barbier. Respecté de tous et expert en son métier, il rase tous les hommes du village qui ne se rasent pas eux-mêmes, et seulement ceux-là. On demande : “Qui rase le barbier ?” RUSSEL, Paradoxe du barbier, 1918 (cité p.127) “On demande à un menteur s’il ment lorsqu’il affirme être en train de mentir. S’il répond : “Oui je mens”, de toute évidence, il ne ment pas, car si un menteur affirme qu’il ment, alors il dit la vérité. À l’inverse, s’il répond : “Non, je ne mens pas”, alors il est vrai qu’il ment et, par conséquent, il est en train de mentir.” “Tous les Crétois sont menteurs.” Épiménide de Crète. (p.137). “La célèbre carte mise au point par la mathématicien français Jourdain en 1913 : on peut lire au recto “La phrase écrite de l’autre coté de cette carte est vraie” et au verso “La phrase écrite de l’autre coté de cette carte est fausse”. (p.137). “Socrate énonce simplement : “Ce que dit Platon est faux”, et Platon : “Ce que dit Socrate est vrai.” Si nous disons que ce que dit Platon est faux, alors ce que dit Socrate est nécessairement vrai. Or, Socrate déclare que ce que dit Platon est faux. Donc, ce que dit Socrate est nécessairement faux. En conséquence, il nous faut conclure que l’assertion de Socrate est vraie et fausse en même temps.” “Supposons que Socrate jure de ne vous dire que des choses fausses, et que, plus tard, il vienne et vous déclare : “Vous êtes une pierre.” Eu égard à son serment, Socrate dit la vérité. Mais on peut soutenir aussi qu’il ment, puisqu’il ne dit que des choses fausses. Donc, une même personne peut à la fois mentir et dire la vérité.” (p.139). B. EXEMPLES CITÉS PAR BERNARD DUPRIEZ ANTILOGIE (p. 53) : contradiction entre les idées. “Même si c’est vrai, c’est faux.” PARALOGISME (p.322) : faux raisonnement “L’inconnaissable est connaissable puisque je peux connaître qu’il est inconnaissable.” C. DIVERS “No repeat, no repeat, no repeat...”
|
|||||
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |