![]() |
|||||||||
![]() |
|||||||||
![]() |
![]() |
||||||||
|
|||||||||
Juin 2006 Dans la série des images morandiennes qui associent l'alignement ambigu au contact équivoque, j'ai trouvé cette perle. À observer la partie supérieure de la toile, le sommet de deux , ou peut-être trois objets, semble se poursuivre le long d'une même ligne horizontale à la légère obliquité. Ainsi, les deux rectangles sombres poursuivent-ils le trajet de leur sommet sur la limite, inhabituellement soulignée, séparant la panse de l'encolure du flacon. En plaçant sur une même ligne des volumes distincts, cet alignement nous conduit à imaginer leur contiguïté. À masquer de la main la moitié inférieure du tableau, nous croyons donc voir là deux ou trois éléments conjoints situés à une même profondeur. Maintenant, je vais encore jouer les petits maîtres morandiens, l'assistant besogneux d'atelier du grand artiste, en offrant à la foule innombrable des visiteurs de ce site deux croquis personnels, qui, si ils avaient été produits en 1957, auraient pu passer pour prémonitoires alors qu'ils n'évoqueront pour la plupart d'entre vous qu'un mauvais pastiche camouflé et sournois de l'oeuvre du maître : Il est vrai que nous retrouvons, en ces deux images, un conflit identique à celui de la toile présentée. Le croquis gauche (voir l'analyse) présente des volumes dont l'alignement des sommets contredit tant l'étagement des bases que le contact des contours verticaux, et en cela représente la version impossible de la nature morte. Le croquis droit (voir l'analyse) offre la version possible : en dépit de l'alignement des sommets, les bases s'étagent, distantes et distinctes dans la profondeur de l'espace. Mais ces deux images font bien pâle figure, qui évoquent les schémas explicatifs d'un manuel de perspective pour apprenti dessinateur où l'on présenterait à la sagacité du postulant quelques écueils de la mécanique de la représentation spatiale. Morandi quant à lui propose une toile complexe, où les multiples chausse-trappes et fausses pistes mis en place par le peintre, incitent le spectateur à jouer les détectives de l'ombre afin de résoudre l'énigme proposée au soleil couchant.
Peinture visible à :
|
|||||||||
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |