|
|||||||||
![]() |
|||||||||
![]() |
![]() |
||||||||
|
|||||||||
ANALYSE : "Croquis C1 du tableau 34 " Le contact au sol n’étant pas déterminant, seul l’alignement est à même d’organiser l’ambiguïté de cette figure. Ainsi, les trois coins inférieurs gauches des piles et du cube se retrouvent sur une ligne commune, qui peut prendre deux directions différentes. La première aligne ces coins sur une fuyante qui, en se dirigeant dans la profondeur de l’image, fonde sa version impossible. La seconde aligne les coins des piles sur une oblique montante, qui signifie l’élévation au-dessus du sol de la pile gauche. La version possible abandonne donc le cube au sol, en arrière de l’arche. Mais quel peut être le rôle de ce cube enchâssé puis repoussé ? Bien qu’il ne soit pas rattaché à l’architrave, le cube, qui occupe la place d’une des piles intermédiaires du pont, vient renforcer l’échelonnement en profondeur des piles de l’arche. Il atténue ainsi la trop forte discontinuité d’alignement que son absence ne manquerait pas de provoquer. Pour s’en convaincre, il suffit de le masquer du pouce, afin de constater que nous voyons alors beaucoup plus facilement une pile gauche raccourcie s’élever au-dessus du sol. Mais, tous les alignements de cette première Arche n’obéissent pas à la perspective. Sans en posséder la légitimité théorique, une autre oblique organise en effet l’échelonnement en profondeur de cette construction. Cette fois, nous avons à relier la ligne fuyante de la base de la pile droite à la ligne fuyante du sommet de la pile gauche en passant par l’arête supérieure, gauche et fuyante, du cube. D’un point de vue perspectif, cet alignement de fuyantes est incohérent, puisqu’une fuyante des bases ne peut prolonger une fuyante des sommets. En fait, ce nouvel alignement conduit à un troisième échelonnement encore plus profond, mais qui est impossible en ce qu’il ne s’accorde pas avec la situation respective des bases. Seule une coïncidence peut justifier cet alignement, dont l’efficacité ne peut s’expliquer que par la force de la matérialité d’un tracé, qui, à l’encontre des règles élémentaires de la perspective n’en arrive pas moins à conduire notre œil d’un en-avant à un en-arrière de l’image. Si cette oblique, pure ligne de composition, joue le jeu de la profondeur, c’est qu’elle se donne les airs d’une fuyante qu’elle n’est pas. Ainsi, malgré la présence des volumes et d’un espace perspectif, nous ne devons pas ignorer la force des lignes de composition, capables de détourner les règles de la perspective à leur profit.
VOIR LE CARNET |
|||||||||
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |
![]() |