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"De l'alignement parallèle, 1 : le dessin" |
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Juillet 2020 INTRODUCTION Le Trapèze de B est un croquis personnel ayant donné lieu à dessin. Ce croquis utilise un alignement équivoque pour créer une ambiguïté des relations spatiales entre les trois blocs. Ainsi, le volume central, qui, d'après sa volumétrie apparente, devrait s'éloigner au sol dans la profondeur de l'espace, semble se dresser à la verticale. Pour en arriver là, un alignement discontinu pose le long d'un même tracé le sommet des trois blocs. Bien que les trois lignes soient légèrement espacées, le principe de colinéarité de la Gestalt nous incite à les réunir en un ensemble commun. Ainsi, bien qu'éloigné dans la profondeur de l'espace, l'arrière du volume central semble s'élever au même niveau que le sommet des blocs latéraux.
Avec ce croquis, l'alignement parallèle paraît secondaire, tandis que l'alignement discontinu des sommets focalise l'attention du regardeur. Pourtant des variantes du Trapèze de B sont à même de prouver que l'alignement parallèle est uns sous-catégorie autonome de l'alignement équivoque.
Quoiqu'il en soit, le Trapèze de B et sa variante modifient l'orientation des plans et des volumes. Cette modification, que l'alignement équivoque soit de type continu, discontinu, par entourage ou ici parallèle, revient le plus souvent à aplatir l'espace de la représentation. Des plans ou des volumes, qui s'échelonnent dans la profondeur suggérée de l'image, se retrouvent plus ou moins à une même distance, réunis à l'intérieur d'un même plan. Ce que nous allons voir avec d'autres alignements parallèles. D'AUTRES DESSINS Nous venons de voir que l'alignement parallèle rend équivoque l'orientation des plans et des volumes pour aboutir à un aplatissement de l'espace qui remet en cause l'échelonnement normal ou attendu des plans et des masses. Le croquis de La Rue va nous montrer un autre aspect de cet aplatissement.
Ainsi, avec cet alignement c'est l'échelonnement des formes dans l'espace qui est remis en cause. Aucun plan, aucun volume ne subit une modification de son orientation. Seul l'échelonnement des blocs de la rangée inférieure est soumis à une équivoque spatiale : soit l'on s'attarde sur l'alignement de leur sommet, soit l'on s'arrête sur leur positionnement au sol.
Cet autre dessin pose d'autres problèmes. Nous avons là un conflit qui oppose le volumétrie d'un bloc à la platitude d'un plan. Si le cube est bien présent, certains ressentiront un aplatissement de sa masse. Car nous avons là un quantité telle d'alignement parallèles et continus entre le volume et l'aplat, que la forme enveloppante bleue semble aspirer le cube à l'intérieur de sa surface.
Malheureusement, l'enfermement du cube par l'aplat bleu relève plutôt d'une autre catégorie de l'alignement équivoque. Nous avons là ce qui pourrait être appelé alignement enveloppant, encadrant,... qui a déjà donné lieu à un article sur l'alignement par entourage. Type d'alignement que vous pouvez voir dans le dessin suivant. Mais l'alignement par entourage remet en cause l'échelonnement des formes dans l'espace. Ainsi, vous pouvez imaginer que la masse triangulaire colorée, en raison du nombre des alignements parallèles s'avance au niveau de la forme enveloppante noire, donnant ainsi lieu à une forme de lévitation.
Avec cette page du carnet de croquis 1993-1995, nous allons voir un autre conflit d'orientations. Le Trapèze du début de page, par le jeu des alignements, donnait le sentiment de redresser à la verticale le volume central qui s'éloignait au sol. Ici, l'un des deux parallélogrammes de chaque croquis nous demande de choisir entre deux orientations : soit le basculement vers l'arrière comme le suggère le volume voisin, soit le basculement sur le coté, dans la latéralité de l'espace. Ainsi, en dépit du parallélisme apparent des plans et des blocs à la surface du papier, deux orientations différentes organisent ces couples. Dans une image, une oblique qui tombe en arrière peut avoir la même orientation qu'une oblique qui tombe sur le coté.
Avec la page suivante, vous aurez encore une fois à reconnaître que ces ambiguïtés spatiales ne sont pas confinées aux pages des livres d'illusions visuelles. Les photographies, présentées plus avant, montrent que l'espace du réel, par définition tridimensionnel, peut laisser advenir des alignements parallèles équivoques.
PAGE SUIVANTE : L'alignement parallèle en photographie.
ICONOGRAPHIE
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