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"Théorie du Gif : introduction"

 


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Mai 2024

Cette première page est consacrée aux raisons qui m'ont amené à faire des Gifs et à la technique primaire que j'utilise pour les réaliser
La seconde page propose une théorie du mouvement pour ce type de Gif.
La troisième page présente l'analyse du mouvement de quelques Gifs.
La quatrième page affiche une liste de verbes qui peuvent exprimer le mouvement de ces Gifs .
La cinquième page évoquera enfin des genres de Gif dont le mouvement n'est pas le sujet principal.

 

POURQUOI JE FAIS DES GIFS

J'ai eu l'idée de faire des Gifs en regardant mes photos. Je prends souvent une même scène de différents points de vue. En voulant comparer la qualité des images sur l'écran d'ordinateur, j'ai vu un mouvement se dessiner. Ce mouvement et cette agitation renforçaient le caractère abstrait de ces photos, abstraction que je recherche mais que beaucoup ne voient pas.
La technique de Gif que j’utilise est la plus simple et la plus facile à réaliser et j’aime le résultat obtenu. Certains détestent l’effet stroboscopique qu’ils ont sous les yeux. Ils disent : "Cela me donne mal à la tête", "Ça va trop vite"… Ces personnes devraient donc rejeter avec la même énergie les premiers films abstraits, ceux de
Fernand Léger, Viktor Eggeling et Oskar Fischinger, de même qu’ils ne devraient pas pouvoir supporter la technique de la pixilation telle qu'elle est utilisée par Norman McLaren.
Personnellement, je ressens un effet hypnotique qui calme mon esprit en ce que je n’ai pas à reconnaitre un sujet (un cheval qui court sur la plage, un coucher de soleil,…) mais à contempler un tourbillon de lignes de formes et de couleurs, qui, pendulaire ou frénétique, ne demande aucune réflexion et ne renvoie qu’à lui-même. Ainsi, je peux rester une minute devant ces images sautillantes, éprouvant là le même plaisir qu’à regarder un feu de bois ou des poissons dans un aquarium. Même les Gifs les plus rapides ont sur moi cet effet apaisant.
Vous pourrez voir ces gifs dans les pages suivantes.

CAR IL Y A UNE AUTRE RAISON

Mais, au départ, j’avais une autre raison de créer ces Gifs. Le but était de mettre en évidence les relations spatiales ambiguës de mes premières photos. Je pensais qu’en faisant se succéder la même scène prise sous des angles différents (l’une avec l’ambiguïté, l’autre sans), l’équivoque spatiale serait plus facile à percevoir. Il suffit pourtant de poser les deux photos côte à côte pour en arriver, d’une manière plus simple, au même résultat.
Avec cette première photographie, vous pourriez avoir le sentiment que le câble noir passe en avant du poteau en béton.

 

"Ombre du cable 2", photo à alignement équivoque.

 

Avec la deuxième photographie, un léger décalage de prise de vue montre que le câble passe en arrière du poteau. Ce que vous preniez pour un segment de câble n'était que l'ombre portée d'un autre câble situé hors-champ. C'est en choisissant un angle de vue bien particulier, que l'ombre portée du deuxième câble s'aligne sur la même trajectoire que celle du premier. Donnant ainsi lieu à la perception illusoire d'un câble unique et continu.

 

"Ombre du cable 1", photo à alignement équivoque.


Voici donc ce que le Gif obtenu aurait dû montrer, mais que la vitesse choisie, trop rapide, ne permet pas de mettre en évidence.
 

Gif ambigu : "CableAligné4", 2018.


Ainsi, depuis quelques années, je me suis laissé entrainer par l’effet hypnotique des Gifs. Aujourd'hui, il ne faut donc plus chercher dans ces animations un catalogue d’ambiguïtés spatiales mais seulement un travail sur le rythme et le mouvement et la perception.

 

COMMENT JE FAIS LES GIFS QUI DONNENT DES GIFLES

Je commence par faire les photos que j’aime, des ombres, des lumières, des formes… Ces photos prises sous plusieurs angles différents sont chargées ensuite sur PicGif. Ce logiciel, d’un emploi simple, autorise des vitesses de défilement allant de 1/1000 ème de secondes à plusieurs secondes. Là, je cherche la vitesse qui mettra en valeur, non pas la photo dans sa totalité, mais une forme, une ligne ou une direction dans son mouvement. Pourtant, deux mêmes photos peuvent aboutir à des Gifs aux vitesses diverses, allant du lent au frénétique. Ces deux vitesses donnent alors lieu à un ressenti totalement différent. Ainsi, dans cette utilisation particulière du Gif, ce n’est pas le sujet qui compte (un nom ou un titre) mais la vitesse qui fait verbe, et ce sont donc les verbes de mouvement, que nous verrons plus loin, qui définissent le mieux ces animations.

 

Tous les Gifs cités, et bien d'autres, sont visibles sur le site Giphy, à l'adresse suivante :
https://giphy.com/channel/figures-ambigues

 

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