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"Les faux raccords en photographie, page 2" |
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Novembre 2017
FAUX RACCORDS ET REPRÉSENTATION EN DEUX DIMENSIONS De nouvelles images vont encore mettre notre vision à rude épreuve. Cette fois, nous serons amenés à constater les surprenantes facilités que notre sytème perceptif s'accorde quand il s'agit de réunir des corps avec des éléments non humains. Que ce soient des objets, des animaux ou des images, beaucoup de choses peuvent s'unir à nos corps pour produire des êtres fabuleux dignes de la mythologie ou des contes de fée ou d'horreur. D'AUTRES FAUX RACCORDS DES CORPS 1. DES CORPS ET DES OBJETS Cette femme agenouillée semble, lors d'un survol rapide de l'image, posséder trois jambes. C'est qu'ici, une cruche vient ajouter une troisième cuisse à sa silhouette.
2. DES CORPS ET DES IMAGES Cet autre type d'images fait florès sur le web. Bien qu'ici, la photo semble avoir été prise par inadvertance, beaucoup d'internautes produisent ces montages intentionnellement. Ainsi, en choisissant le bon magazine et en prenant la bonne pose chacun peut s'essayer à changer de tête. Les principes plastiques à respecter sont toujours les mêmes : accord des tailles, des directions, des couleurs et aussi un geste qui laisse à penser que cet homme songeur tient son menton dans la main. Avec cette photo qui paraît avoir été prise sans préméditation, la technique fonctionne. Le système perceptif étant plutôt souple, les limites du faux raccords semblent assez larges. Ainsi, alors que dans la page précédente, une tête démesurée s'accordait sans problème à un corps féminin, ici la tête pourrait paraître trop petite. De même, bien que le raccord des directions et des lignes au niveau de l'épaule droite soit totalement absent, nous acceptons l'ensemble sans trop sourciller. Il est vrai que l'accord des bleus aide à la continuité de l'image et du corps.
Pourtant avec cette image, quelque chose change : nous ne subissons plus l'ambiguïté des visions précédentes. Dès le départ, nous savons que le visage est de papier cache un visage réel. Malgré cela, nous n'avons cesse de recomposer un corps complet, en réunissant les deux dimensions de l'image aux trois dimensions du réel. C'est ainsi que le système perceptif accepterait sans sourciller la troisième jambe de la photo précédente mais refuserait les corps sans tête. Il est vrai que la décapitation est à ranger du coté de la perte alors qu'une troisième jambe comblerait nombre d'unijambistes. 2. LES CORPS ET LES ANIMAUX Maintenant, nous allons voir que les animaux peuvent composer avec les humains, créant ainsi des monstres mythologiques contemporains.
Les faux raccords ne se limitent pas aux corps humains. Si nous venons de voir un homme à tête de chien, voici maintenant un chat à tête de chat. Si ce n'est qu'ici, le chat de chair possède une tête de papier d'emballage. C'est ainsi qu'en dépit de la distance en hauteur entre le dos du vrai chat et la tête du chat imprimé, cet animal paraît pourtant trouer le papier. On peut supposer qu'un alignement nous aide à'accepter cet écart des contiguïtés : l'échine du chat réel poursuit en effet sa trajectoire dans la courbe de l'oreille imprimée.
Après toutes ces photographies nous allons aborder un autre champ de l'image : la peinture. Nous allons voir que la peinture peut tout autant subir le faux raccord des corps que l'utiliser de manière délibérée.
PAGE SUIVANTE : Faux raccords en peinture, page 1.
WEBOGRAPHIE ICONOGRAPHIE
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